Rendez-vous est donné samedi 12 mai au milieu de nulle part, dans une petite ferme adossée au flanc d’une montagne vosgienne, entre sapins affûtés et vallées verdoyantes.
Je retrouve une chouette bande de copines, toutes en rose vêtues, sauf la future mariée, Maud, qui est en blouse et chapeau de paille avec ce petit truc en plus qui me laisse dire que ces demoiselles sont un brin taquines : les crocs roses ! Tout ce petit monde est en train de fêter dignement la fin d’une tranche de vie et surtout de profiter de ces derniers instants, rituel éphémère de conjuration avant une nouvelle vie qui commence, si différente de la précédente…?
En tout cas, le ton est là : bonne humeur, rigolades et confidences entre copines. Autant vous dire que pour le photographe, ce n’est que du bonheur d’arriver au milieu d’un tel groupe…
On attaque direct avec le premier atelier : atelier boulangerie.
Etonnement : pas de farine qui vole mais plutôt des discussions éveillées par la sensation de la pâte sous les doigts pour une matière plutôt « inspirante ». Les langues se délient, les regards complices se croisent, la gêne de la présence du photographe disparait très vite et les instants magiques commencent rapidement à s’enregistrer sur la carte mémoire.
C’est beau, c’est simple, c’est évident : comme le lien d’amitié (ou de famille) qui les lie.
Une fois le pain spécial EVJF pétri et mis au four, reste une corvée inéluctable mais un peu plus décalée ici, la vaisselle !
Nous sommes ici en mode « Petite maison dans la prairie » et le lave-vaisselle se présente sous la forme d’une auge de belle facture et alimentée par une source. On rince donc les ustensiles de cuisine, un peu, et les doigts manucurés, beaucoup. L’endroit, un peu exigu, à l’ombre d’un bosquet, offre une atmosphère plus intimiste et donc plus propice aux confidences entre filles…
Petit passage obligé par la sacro-sainte photo de groupe. On trouve un petit muret et des escaliers, on tente de récupérer tout le monde et c’est parti !
Allez, après une photo classique vient l’idée, surgissant de nulle part, tel le clown qui sort de sa boite : « et si on faisait toutes des grimaces ?! »
C’est pas gagné, faut retrouver sa grimace d’enfance, celle qui faisait pester nos parents quand on la faisait et bien rire les copines. Finalement, c’est comme le vélo, ça ne s’oublie pas et la crise de rire repart de plus belle. Si quelques unes étaient encore un tant soit peu tendues, on peut dire que c’est bien terminé. Du coup, elles ont gagné le droit d’avoir 5 minutes quartier libre.
Mais à peine le temps de s’asseoir et de se lancer dans des discussions plus « posées », voici l’arrivée du second atelier.
Notre maître loyal du jour tend à quelques unes de ces demoiselles des sangles en cuir…. Serait-on passé à une autre thématique ?
Second atelier : Ânes & mulets.
Et bien non, nous sommes toujours dans un EVJF champêtre et la belle bande de copines doit aller chercher les ânes et les mulets en vue d’une balade en forêt. Désolé pour mes lecteurs à l’esprit mal tourné…
Nous descendons le chemin de la ferme jusqu’au pré aux ânes. Maud se laisse guider, de bonne grâce : c’est sa journée et elle rayonne au milieu de ses amies. Sa joie de vivre communicative ira même jusqu’à adoucir l’humeur parfois bougonne de cet équidé.
Malheureusement, toutes ne pourront pas en dire autant, et heureusement d’ailleurs, il ne faudrait pas faire retomber l’ambiance.
Après avoir fait ami-ami avec leurs nouveaux copains poilus, ces demoiselles remontent en leur compagnie jusqu’à l’écurie où ces messieurs seront brossés avec amour. Le destrier de Maud se verra même gratifié d’une selle afin de servir de fière monture à la princesse de ce jour.
Tout le monde part ensuite faire la balade promise, en forêt, côte à côte avec les ânes, finalement bien coopératifs quand on les amène là où ils veulent.
Au bout de cette aventure forestière, Maud va avoir l’honneur et le privilège de rentrer en chevauchant ce « pure-sang mêlé » jusqu’à la ferme.
Et si au début, on rigole gentiment, on joue à la reine saluant de la main ses sujets mais néanmoins amies, du haut de son drôle d’étalon, on fait moins la maligne quand Bourriquet se met au galop, sauf les dits « sujets » qui, eux, s’en paient une bonne tranche…
Mais notre future mariée est une vraie cavalière champêtre et profite d’un instant aussi rocambolesque que désopilant. Elle passe un super moment et cela se voit !
Tout le monde rentre en file indienne pour libérer les animaux de leurs sangles et, après une dernière caresse, les ramener dans leur enclos.
Vous pensez qu’elles en ont fini avec les animaux de la ferme ? Attendez le prochain atelier…
Troisième atelier : les chèvres de M. Seguin.
Et oui, maintenant, on remonte le chemin qui serpente le long de la montagne pour aller retrouver les chèvres en liberté et les ramener à l’étable. Si elles croyaient être définitivement libres, elles se trompaient !
Petite parenthèse du photographe qui passe 1 minute en mode «#jadoremonmétiermaiscestdusport» :
Courir pour rattraper un groupe de filles et faire des photos de la tête à la fin du cortège, puis courir pour repasser devant la tête de l’expédition, alors qu’elles marchent le long d’un chemin de montagne, sous le soleil (bon il y a la couverture des arbres mais quand même!) et qu’elles refont ce chemin dans les deux sens 3 fois de suite => bon ben je n’aurai pas besoin de faire du sport cette semaine !!!
Voilà, ma minute Caliméro étant passée, je ferme la parenthèse.
Nous finissons par retrouver nos ruminantes à barbichette qu’il faut convaincre de bien vouloir redescendre avec de parfaites inconnues toutes de rose vêtue. Si l’âne a la réputation d’être têtu, la chèvre aurait pu lui voler largement ce titre avec un côté « j’fais c’que j’veux quand j’veux » supplémentaire.
Les jeunes demoiselles se font emmener à droite et à gauche comme de malheureux fétus de paille dont les jolis yeux n’ont absolument aucune emprise sur le caractère indocile du caprin.
Bon gré, mal gré, et après quelques fous-rires mémorables, les petites rebelles au poil rêche arrivent à l’étable avec leurs copines en rose, où, cerise sur le gâteau, Maud, l’héroïne de la journée, va avoir l’insigne honneur et la chance de pouvoir passer à la traite !
Malgré une petite expérience dans le domaine avec une vache rencontrée quelques années plus tôt, la main est plus déterminée que l’envie. Néanmoins la réussite est au bout du pis et le lait jaillit avec force et vivats des amies partagées entre admiration et léger dégoût…
Quatrième atelier : celui du photographe avec des photos des copines, une par une autour de la future ex jeune fille.
C’est le moment de se lâcher pour la postérité, mais aussi et surtout, de trouver l’expression qui définit le mieux ce lien qui lie 2 personnes ensemble, ce trait qui rassemble, cette étincelle qui a fait de deux étrangères des amies pour la vie.
C’est ainsi que s’est achevée la séance shooting Enterrement de Vie de Jeune Fille (ou EVJF pour ceux qui n’auraient pas encore compris…) de Maud.
Je tiens à remercier tout particulièrement sa soeur Justine, pour sa confiance et sa bonne humeur. Je remercie aussi toute la bande de super-copines, pour m’avoir permis de rentrer avec autant de facilité et de simplicité dans l’intimité de ce jour et de la grande complicité qui les lie ensemble.
Enfin, un grand merci à Maud, la future mariée, pour sa générosité à l’image, sa bonne humeur mêlée de bienveillance, sa beauté naturelle dont mon objectif n’a pu montrer qu’un pâle reflet de la réalité.
Vous serez une mariée magnifique et je vous souhaite tout le bonheur du monde pour cette journée comme les milliers d’autres qui suivront.